
Huile de palme
L’huile de palme présente de nombreux avantages. Cette huile végétale confère la structure et la texture adéquates à de nombreuses denrées alimentaires. Son goût neutre, sa stabilité à la cuisson et sa grande polyvalence dans la production agroalimentaire rendent cette huile très attrayante pour l’industrie. Le palmier à huile présente en outre un rendement très élevé. Il nécessite moins de surfaces agricoles que tout autre oléagineux, il est moins vulnérable aux maladies que les autres cultures et il peut conserver une productivité intacte pendant trente ans. L’huile de palme est ainsi moins chère à produire que ses concurrentes.
Efficacité de l’utilisation des terres pour la production d’huile végétale 2021
Le boom mondial de l’huile de palme
Ces 20 dernières années, la production d’huile de palme a plus que triplé. L’Indonésie et la Malaisie représentent à elles seules 84% de la production mondiale. Aujourd’hui, l’huile de palme est l’huile végétale la plus utilisée à travers le globe.
Production mondiale de graines oléagineuses végétales en millions de tonnes 2023
Reportage télévisé (en allemand) : la récolte et la transformation de l'huile de palme
Revenu vital
Dans nombreux de pays tropicaux, la production d’huile de palme a stimulé le développement rural. Au niveau mondial, l’huile de palme est une source de revenus importante pour plus de 7 millions de personnes. Les surfaces cultivées par les petites exploitations agricoles sont certes petites par rapport aux plantations industrielles, mais rien qu’en Malaisie et en Indonésie, la production à petite échelle représente environ 40 % de la surface totale consacrée à l’huile de palme (RSPO).
«Le SECO se mobilise pour promouvoir les labels et les normes de développement durable dans la filière de production de matières premières agricoles. Il s’est donc également engagé à mettre en place des chaînes d’approvisionnement en huile de palme plus durables.»
Monica Rubiolo, responsable du secteur Promotion commerciale SECOLe problème
En raison du boom mondial de l’huile de palme, de nouvelles plantations sont établies non seulement en Indonésie et en Malaisie, mais aussi dans d’autres pays tropicaux tels que la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Colombie, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Les précieuses forêts tropicales en sont souvent les victimes et de nombreuses espèces perdent leur ainsi espace vital. La culture sur brûlis et le drainage des tourbières libèrent de grandes quantités de gaz à effet de serre, tels que du dioxyde de carbone et du méthane. En outre, les nouveaux lieux de plantation sont souvent le théâtre de conflits au sujet de l’utilisation des sols.
Développement durable
Afin de limiter la destruction des forêts tropicales riches en espèces, les producteurs, les institutions financières, les organisations de la société civile, l’industrie et le commerce ont créé en 2004 la Table ronde sur l’huile de palme durable (RSPO).
Malheureusement, à l’échelle mondiale, une grande partie de l’huile de palme totale n’est toujours pas certifiée selon des normes de durabilité reconnues. En 2023, seulement un peu plus de 16 millions de tonnes, soit 20 % de la production mondiale d’huile de palme, étaient certifiées selon une norme de durabilité, dont environ 10,6 millions de tonnes selon la RSPO.
Selon le dernier rapport d’impact, la RSPO compte aujourd’hui plus de 6.000 organisations membres dans plus de 100 pays. La surface de palmiers à huile certifiée couvre 5,2 millions d’hectares dans 23 pays. La certification RSPO a permis de préserver une surface 19 fois plus grande que Kuala Lumpur, soit 466.609 hectares. Des crédits RSPO d’une valeur de 7,0 millions de dollars ont bénéficié directement à 85 groupes de petits exploitants indépendants certifiés en 2023, tandis que 9 programmes RSPO ont été mis en œuvre pour impliquer plus de 200 organisations de producteurs de gazon dans 7 pays. Depuis 2015, les émissions de gaz à effet de serre cumulées ont été évitées à hauteur de 468 864 voitures, soit l’équivalent du parc automobile du Cameroun.
RSPO porte ses fruits
Autres solutions
Les importations d’huile de palme en Suisse régressent, car certains producteurs se tournent vers d’autres huiles extraites du soja, de la noix de coco, du tournesol ou du colza. Remplacer l’huile de palme par d’autres huiles ne résout cependant pas le problème, car les substituts ne sont guère mieux: l’huile de coco demanderait de créer des plantations aux Philippines et en Indonésie, le soja, en Amérique latine. Quant à l’huile de tournesol ou de colza, elles nécessitent des surfaces agricoles beaucoup plus vastes par litre d’huile.
«Si vous vous intéressez de plus près aux conséquences catastrophiques de l’huile de palme (...), vous constaterez qu’il n’y a pas de solution toute simple. La moitié de la population mondiale utilise l’huile de palme dans son alimentation. Si nous interdisons cette huile ou la boycottons, elle sera sans nul doute remplacée par d’autres qui nécessiteront davantage de surfaces cultivées.»
Inger Andersen, ancienne directrice générale IUCN